La loi créant un nouveau statut du mariage
et de la filiation a suscité depuis près d'un an la mobilisation de
beaucoup de nos concitoyens, notamment par des manifestations.
Parmi ces foules paisibles et vigilantes, de très nombreux jeunes,
mariés ou célibataires, ont vécu là une expression publique forte de
leur engagement. Cet engagement n'a pas été vain. Il aura encore à se
déployer dans d'autres domaines où la vigilance est requise pour le
respect de la personne humaine.
Venues de tous horizons, ces foules ont signifié leur détermination dans
le calme et le respect des institutions. Vouloir récupérer leur
protestation à des fins partisanes ou chercher à l'amalgamer ou à la
réduire à des extrémismes violents est inadmissible.
Dès octobre 2011, les évêques de France avaient annoncé que les clivages
seraient profonds, dès lors qu'on modifierait radicalement un des
fondements de la vie en société. Promulguer une loi oblige à considérer
avec sérieux les blessures et les craintes durables qu'elle peut
provoquer. Les citoyens d'un pays ne peuvent ignorer la loi civile et
leur conscience est l'instance ultime où s'exercent leur liberté et leur
responsabilité.
Devant les défis auxquels notre société est confrontée nous avons besoin
les uns des autres, notamment pour l'accompagnement concret et éducatif
des plus jeunes. Nous sommes redevables envers les générations à venir
de notre volonté de vivre ensemble dans le respect de tous. Nous
encourageons tous ceux, parents et éducateurs, qui assument au quotidien
leurs responsabilités.
Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France